Je passe en coup de vent à la mairie de Toulouse, place du Capitole pour le vernissage du "Printemps de Septembre". J'aimerais voir Olivier Mellano, il joue ce soir et demain et je n'ai pas son # de portable. Champagne gratos, je croise la moitié de la ville, le milieu de l'art contemporain Toulousain et par extension, pas mal de musiciens. Je croise aussi Laetitia Benat, que je connais par Elein, du "Purple journal", on discute un peu, elle accompagne son ami qui expose au musée des abattoirs. Quelques coupes et je reprend mon vélo pour aller au cinéma voir "Le filmeur" de et avec Alain Cavalier (dans le film mais aussi dans la salle pour une rencontre avec le public). C'est à l'utopia cinéma, multiplexe bobo-coco-socialo casse-couilles. Il y a une semaine j'ai répondu à un questionnaire dans la rue où un jeune homme me demandait deux mots pour définir l'utopia, j'ai dit: Bonne programmation-mauvais esprit.
Le film est comme d'habitude très bon, journal intime de 12 ans avec comme seule trame la chronologie. Je ne raconte rien de plus, il faut aller le voir.
Fin du film, Cavalier arrive et comme nous sommes vraiment devant, il est à 10 cm de nous. Cirque habituel, personne ne pose de questions, silence, timidité du public qui petit à petit se lâche. Nous on ferme notre gueule (vieux traumatisme scolaire). Même impression que dans le "cinéaste de notre temps" qui lui est consacré, beaucoup d'humour, de gravité, de légèreté, d'humanité, quelques contradictions, visionnaire, bref un grand artiste. Ce mec-là a 75 ans, il fait des films depuis le début des années 60, il a un parcours à l'envers puisqu'il a commencé dans le cinéma traditionnel avec des grosses productions, des stars. Il a rapidement commencé à dévier dans les années 70 avec des films plus expérimentaux (dont le génial "Plein de super"). C'est dans les années 90 qu'il s'affranchit de l'oppression avec "Libera me", dernier film tourné en 35 mm avec des comédiens (mais sans décors ni dialogues). Depuis "La Rencontre", il tourne en DV. C'est après avoir vu ce film que j'ai écrit "Deux".
On est assis devant lui et on l'écoute comme on écoute un ancien, du respect, et beaucoup de plaisir. C'est rassurant d'entendre un type de son âge dire qu'effectivement, il s'est marginalisé à l'extrême mais que du coup il se sent mieux, il se sent libre.
dimanche 25 septembre 2005
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2 commentaires:
j'ai effacé ce commentaire car c'était encore une histoire de work at home, buy viagra, get enlarging pills, la routine quoi....
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